"TORTURE (1) n. f. est issu (v. 1190) du bas latin tortura "action de tordre" et "souffrance" (IVe s.), dérivé de torquere (cf. tordre), celui-ci ayant déjà donné tortio (cf. tortionnaire) en ce sens."
"¤ Le mot n'a pas gardé l'ancien sens descriptif de "contortion, distorsion, action d'être tordu" (V. 1210), non plus que le sens figuré moral d' "injustice, tort" (v. 1190) ¤ Spécialisé dans le domaine pénal, il a désigné une peine grave, une punition corporelle pouvant entraîner la mort (1459) et, de là, a pris son sens moderne (1580) de "souffrance physique intense infligée pour arracher des aveux", sens aujourd'hui dominant. [...]."
Dictionnaire historique de la langue française sous la direction d'Alain Rey, Dictionnaires LE ROBERT, juin 2012.
NOTE JMS :
Cf. not. : https://www.cnrtl.fr/definition/torture ; https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/torture
https://fr.wiktionary.org/wiki/torture ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Torture ;
https://www.amnesty.org/fr/what-we-do/torture
et https://www.omct.org/fr/qui-nous-sommes/la-torture-c-est-quoi ;
cf. également sur ce site : https://jmsauvage.fr/dictionnaire-des-citations/supplice
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"Aiguiser l'ouïe (forme de torture)."
Marcel Duchamp : Duchamp du Signe, Flammarion, 1975.
SOURCE :
Roger Dadoun : Duchamp Ce Mécano qui Met à Nu, Hachette, 1996, p. 118.
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"Bien plus que le costume trois pièces ou la pince à vélo, c'est la pratique de la torture qui permet de distinguer à coup sûr l'homme de l'animal."
Pierre Desproges : Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis, Editions du Seuil, 1997.
SOURCE :
Florence Leca Mercier et Anne-Marie Paillet : "L'ADN desprogien. Filiations littéraires et panthéon personnel" in Revue Des Deux Mondes : Le rire est-il mort ?, juillet-août 2018, p. 28.
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"La soumission du peuple n'est jamais due qu'à la violence et à l'étendue des supplices."
Marquis de Sade : La Nouvelle Justine (1)
NOTE JMS :
(1) Cf. not. : https://major-prepa.com/culture-generale/apologie-violence-sade ;
et, en ce qui concerne l'ouvrage proprement dit, cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Nouvelle_Justine
et https://www.babelio.com/livres/Sade-La-Nouvelle-Justine/4143
SOURCE :
https://www.dicocitations.com/citations/citation-45442.php
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" "Très vite, l'objectif de l'armée française est de détruire l'appareil du FLN (1) qui encadre la population. Pour débusquer les commissaires politiques, les collecteurs de fonds, il faut interroger les suspects, leur soutirer des informations. Le renseignement devient le nerf de la guerre", commente Patrick Rotman [...]. "D'abord, comme gégène (2), on se servait d'une génératrice à main qui produisait un courant de 80 à 100 volts. Par la suite, on branchait directement sur le 110. Cela nous évitait d'avoir à tourner."
Pierre-Alban Thomas (3)
SOURCE :
Marie Cailletet : encadré Télérama (n° 2720 du 27 février 2002, p. 115) consacré au documentaire de la série de Patrick Rotman : L'Ennemi intime (2. Engrenages) (France, 2002, 52 mn) (4).
NOTES JMS :
(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Front_de_libération_nationale_(Algérie) ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Fédération_de_France_du_FLN
et https://www.franceculture.fr/theme/fln
(2) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gégène et http://www.electrosup.com/gegene.php
(3) Cf. not. : https://www.humanite.fr/torture-pierre-alban-thomas-le-deshonneur-cest-le-mensonge-261523
(4) Cf. not. : http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/10299_1 et https://www.babelio.com/livres/Rotman-Lennemi-intime/126271
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"Ils se sont engagés dans la lutte pour l'indépendance auprès du peuple algérien et se sont élevés contre l'attitude des autorités françaises. Une résistance qui a valu à certains de ces femmes et hommes chrétiens d'être emprisonnés et torturés. Ils s'appellent Stanislas Hutin (1), Nelly Forget, André Angsthelm, Pierre Colonna, Francine Rapiné (2), Marguerite Carbonare, Edouard Georges et sortent enfin de l'anonymat. Tous témoignent du règne de l'arbitraire, des exactions, de la torture. "Je ne préfère pas entrer dans les détails", glisse Nelly [...]. Stanislas faisait partie des "rappelés" mobilisés en Algérie, il refuse de cautionner ce qu'il voit. "C'était le comble de la révolte !" souligne-t-il. Travailleurs sociaux, bénévoles de la Croix-Rouge, prêtres, pasteurs, médecins, étudiants [...] portent secours aux populations, défient les autorités françaises et leur propre hiérarchie. Ils vivront la déclaration d'indépendance de juillet 1962 comme une victoire. "Un soulagement, même si je savais que je n'étais plus à ma place en Algérie, ce qui a été un déchirement", conclut Nelly."
Etienne Labrunie : encadré Télérama consacré au documentaire de Richard Berthollet : Les Veilleurs de l'Evangile, des chrétiens dans la guerre d'Algérie (France, 2022, 1h00mn).
NOTES JMS :
(1) Cf. not. : https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2003-3-page-141.htm
(2) Cf. not. : https://maitron.fr/spip.php?article143188
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"|(A] la Section d'épreuves de la Légion étrangère, le camp disciplinaire de Corte (Haute-Corse) (1), [...] 400 jeunes militaires ont enduré le martyre de 1969 à 1978. Le documentaire de Guy Beaugé revient sur ce [camp], destiné à remettre sur le droit chemin les déserteurs et les fortes têtes, livrés au sadisme d'officiers et de sous-officiers."
"[Celui-ci] avait pris la suite de la SELE du Sahara, dissoute en 1964, deux ans après les accords d'Evian (2) mettant fin à la guerre d'Algérie [...]."
"Dans le camp fantomatique [...] Luc Rosier [...] se souvient de séances de "frigo", une cellule ouverte au froid glacial, sans boire ni manger, où le disciplinaire, nu, luttait contre l'hypothermie alors qu'un gardien versait de l'eau au sol pour qu'il gèle. La SELE, c'était "douze heures de travaux forcés par jour l'hiver, seize en été", avec en prime les brimades, souligne Daniel Potier [...]."
"Des supplices dignes du mythe de Sisyphe (3). Les disciplinaires, parfois enchaînés et traînant un boulet, devaient taper 800 coups par heure sur un rocher avec la "Johnny", une masse de 16 kilos ; courir en rond pendant des heures sur un circuit en forme de huit comme des animaux en cage ; vider une colline de terre dans un seau avec une simple cuiller - ce que les militaires nommaient la "colline des hommes perdus", en référence au film de Sidney Lumet (1965] (4) [...]. Luc Rosier narre avoir été attaché à un poteau avec un poids sur la tête [...] pendant deux jours et deux nuits. Et puis il y a eu les viols que Michel Trouvain dit avoir subi presque quotidiennement."
"Le camps de la SELE a fermé après le double assassinat de bergers dans le village voisin de Bustanico (5), le 24 septembre 1976, par un déserteur de la Légion qui ne provenait pas du camp."
"Le documentaire ne dit pas combien de disciplinaires y sont morts, sans doute une vingtaine ; combien d'officiers ont été condamnés lors du procès de 1978. L'omerta militaire a effacé les traces, mais les plaies demeurent béantes. [...]."
Paul Orti : En Corse, les torturés de la Légion étrangère ; article consacré au documentaire de Guy Beaugé : Les Larmes de la Légion (Fr., 2023, 51 mn)
in journal Le Monde du vendredi 13 décembre 2024, p. 22.
NOTES JMS :
(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Section_d'épreuve_de_la_Légion_étrangère ;
Et sur le même sujet, cf. également : https://www.babelio.com/auteur/Henry-Allainmat/54732
(2) Cf. not. : https://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1992_num_35_1_2561
et https://www.persee.fr/doc/outre_0300-9513_1992_num_79_296_3019
(3) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sisyphe
(4) Cf. not. : https://en.wikipedia.org/wiki/The_Hill_(1965_film)
et https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Colline_des_hommes_perdus
(5) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bustanico
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"[En Angleterre, sous Le règne d'Elisabeth I (1), le châtiment des personnes jugées coupables de trahison] était terrible. On ne se contentait pas simplement de tuer les traîtres. Ils étaient pendus puis décrochés avant la mort pour être châtrés. On les éviscérait vivant devant la foule et enfin on les écartelait [puis] exposait en public."
Jonathan Powell (2) : intervention dans le documentaire en 3 parties de Julian Jones : William Shakespeare (GB, 2024, 3 x 54 mn).
NOTES JMS :
(1) Elizabeth I : 1533-1603 ; William Shakespeare : 1564-1616.
Cf. not., au sujet de cette reine : https://en.wikipedia.org/wiki/Elizabeth_I
(2) Cf. not. : https://en.wikipedia.org/wiki/Jonathan_Powell_(civil_servant) et https://fr.wikipedia.org/wiki/Jonathan_Powell
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- "[...]. Dans différentes églises, j'ai commandé des prières spécialement pour toi. Une à Baltiïsk (1), une à Kaliningrad (2), et puis deux à Sovietsk (3). Et une à Slavsk (4). Donc ne t'inquiète pas. Tu ne pensais quand même pas que ta maman ne resterait sans rien faire ?"
- Ici, sous mes yeux - d'ailleurs, j'y ai participé aussi -, les gars du FSB (5) ont torturé des prisonniers. Tu sais ce que c'est qu'une "rose" ?"
- "Non."
- "On peut faire 21 "roses" sur le corps d'un homme."
- "Comment ça ?"
- "Les 20 doigts et la queue. Pardonne-moi l'expression."
- "Je vois."
- "Eh bien... tu vois comment une rose éclôt ?"
- "Oui."
- "C'est pareil. La peau glisse le long de l'os et découvre la chair avec tous les doigts. Voilà, pareil en bas."
- "Merde."
- "Ca s'appelle "21 roses sur le corps d'un homme.". Tu sais quelles autres tortures j'ai vues ?"
- "Pourquoi tu dis que tu y a participé ? C'est les gars du FSB."
- "C'est nous qui les avons attrapés et emmenés."
- "Ah oui ?"
- "Pendant qu'ils attendaient les chefs des salles de torture, on les a surveillés et tabassés. On leur a cassé les jambes pour qu'ils ne s'enfuient pas. Les gars ont attrapé un civil. On lui a pris son téléphone. Il avait les photos de toutes nos positions. Il faisait des photos et les transmettait à l'ennemi."
- "On ne peut pas faire confiance aux Ukrainiens, aux Khokhols..."
- "Ce vieil homme, ils l'ont battu avec des matraques en caoutchouc. Battu à mort. Tu imagines le nombre de coups qu'il a dû recevoir pour être tué avec des matraques en caoutchouc. On appelle ça des matraques tranquillisantes. Je peux te parler d'une autre méthode. On met un tube dans le cul."
- "Carrément."
- "Et on enfile du fil barbelé dans le tuyau. On m'a dit qu'on le faisait déjà en Tchétchénie (6)."
- "Et tu sais comment les Ukrainiens nous humilient."
- "Je sais. C'est pour ça que je n'ai pas une once de pitié (7)."
- "A ce point-là ?"
- ""Il était assis quand il ont apporté ce gars qu'on avait fait prisonnier. Il a dit : "Pour venger ma mort, mes gars vont tuer deux des vôtres. Il était assis et il a dit : "J'en ai rien à foutre de mourir, je meurs pour la vérité.". Il était là, assis à la chaise, il avait tous les os cassés. C'est moi que les avait cassés. Et il s'est tu. Ca me plaît de faire ça."
- "T'aimes bien ?"
- "Oui, j'aime bien. Je sais pas..."
- "Je t'ai toujours dit que je me retenais, par principe, mais si je m'étais retrouvé au front avec toi, ça m'aurait plu aussi. On est pareils, toi et moi."
Conversations interceptées au début du conflit par Kiev entre des soldats russes et de membres de leur famille in :
Interceptés, d'Oksana Karpovych (Can/Fr/Ukr, 2024, 1h33mn).
Pour plus d'informations sur ce film documentaire, cf. : https://jmsauvage.fr/dictionnaire-des-citations/khokhol
NOTES JMS :
(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Baltiïsk
(2) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Kaliningrad
(3) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sovetsk_(oblast_de_Kaliningrad)
(4) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Slavsk
(5) Cf. not. : https://fr.wiktionary.org/wiki/FSB et https://fr.wikipedia.org/wiki/Service_fédéral_de_sécurité_de_la_fédération_de_Russie
(6) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tchétchénie ; https://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/tchetchenie
et https://shs.cairn.info/revue-etudes-2005-9-page-161?lang=fr
(7) Cf. not. : https://www.cnrtl.fr/definition/once ; https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/once ;
https://fr.wiktionary.org/wiki/once et https://fr.wikipedia.org/wiki/Once_(unité)