Ecce homo
Il sera question, dans ce texte, de confronter entre elles les analyses que font Michel Foucault, Jacques Lacan et Daniel Arasse des Ménines de Vélasquez, puis de donner notre propre lecture. I. De l’homo spectator à l’homo lector : A. Dans Les mots et les choses, Michel Foucault nous dit que, lorsque nous sommes en face de ce tableau, nous ne nous trouvons pas seulement devant des suivantes (meninas), mais face à un peintre qui regarde le « vide qui lui fait face », dans lequel nous nous trouvons et qui « accepte autant de modèles qu’il lui vient de spectateurs ». B. Dans Les Ménines, Jacques Lacan ne voit pas la mise en scène d’une place vacante, mais la mise en place du cogito d’un peintre qui veut s’affirmer en tant que sujet autonome et libre : « je suis celui qui peint, donc je suis ». C. Quant à Daniel Arasse, il nous dit que l’analyse faite par Michel Foucault, bien qu’historiquement fausse, est pourtant juste car, en tant que « philosophe artiste », il s’approprie l’histoire comme le font les artistes, c’est-à-dire « en fonction de [ses] propres souhaits, de [ses] propres recherches et de [ses] propres interrogations ». II. De l’homo lector à l’homo scriptor : adoptant un point de vue historiciste, nous nous opposons à ces trois lectures et interprétons le tableau en tant que vanité baroque.
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