De l'histoire de l'humanisme à un humanisme sans histoire
Véritable séisme culturel et sociétal, l'humanisme de la Renaissance, en tant que décentrement du Divin, dépoussièrage de notre héritage gréco-latin et émergence d'une pensée progressiste, ouvre un changement radical de perspective. Le Siècle des Lumières, son héritier et digne continuateur européen, conduira à une autre radicalité, celle de la Révolution française, et sauvera, pour un temps, le peuple du joug de l'obscurantisme et de l'arbitraire de la royauté et du clergé. Le XXe siècle, par contre, ne sonnera pas son heure de gloire : mis à mal notamment par la déconstruction derridienne et par la mort de l'homme chez Michel Foucault, il sera également, et à juste titre, remis en question dans sa forme actuelle dans les Mythologies de Roland Barthes. En effet, aseptisé et déshistoricisé par la frileuse et bien-pensante France dite des 30 Glorieuses (à la Gloire de qui ?), il gomme avec impertinence (dans son sens saussurien de non-pertinence) les différences économiques et sociales et transforme "notre" Liberté, égalité, fraternité en une véritable mascarade. Et c'est de cette mascarade, si pertinemment dénoncée par Barthes, dont il sera ici question.
Communication du vendredi 7 avril 2017 au temple du Grand Orient De France (G.O.D.F.) de Valence en tenue blanche fermée (ce qui signifie, dans la terminologie maçonnique, que seul l'intervenant n'est pas franc-maçon).