"Elle incarne le glamour, le rêve, et la tragédie intime d'une icône prisonnière de son statut de sex-symbol. L'histoire de Rita Hayworth (1) a déjà été largement commentée, mais, à l'ère #MeToo, revêt une dimension particulière, tristement exemplaire, comme l'illustre ce portrait des soeurs Kuperberg (2). "Victime directe du système patriarcal américain", selon l'historien Tony Maietta, [...], Margarita Carmen Cansino a été, tout au long de sa vie, formatée pour le star-system et exploitée par les hommes. Par son père d'abord, danseur, qui pourrait l'avoir abusée dans l'enfance et qui, dès son plus jeune âge, la propulse sur scène. Puis par son premier mari, Eddie Judson, vague agent et escroc notoire, qui la transforme en pur produit hollywoodien. Elle doit changer son nom, gommer ses origines hispaniques, subir des opérations esthétiques douloureuses, pour devenir cette "déesse de l'amour" à jamais immortalisée dans Gilda (3)."
"[Ce doc] célèbre cette actrice à la fois glorifiée et sous-estimée, qui fut aussi une danseuse hors pair et, avant tout, une femme blessée, dévorée par son image. Il met en lumière, à travers ce parcours embématique, les rouages d'une industrie (encore) dominée par les fantasmes masculins et la dictature de l'apparence."
Hélène Marzolf : encadré Télérama consacré au documentaire de Clara et Julia Kuperberg : Rita Hayworth, la création d'un sex-symbol (France, 2019, 55 mn).
NOTES JMS :
(1) Cf. not. : https://en.wikipedia.org/wiki/Rita_Hayworth et https://fr.wikipedia.org/wiki/Rita_Hayworth
(2) Cf. not. : https://www.cnc.fr/cinema/actualites/clara-et-julia-kuperberg-les-soeurs-dhollywood_1188947
(3) Cf. not. : https://en.wikipedia.org/wiki/Gilda, https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilda et https://www.lemonde.fr/vous/article/2009/01/08/gilda_1139568_3238.html