"S'ils votent "pour", Sandra reprendra sa place. S'ils votent "contre", chacun des seize emmployés touchera une prime de 1000 euros. C'est le deal imposé par l'entreprise, et personne n'a osé protester : on ne s'oppose pas à l'injustice en temps de crise. Sandra a le week-end pour plaider sa cause. Et convaincre ses collègues de renoncer à l'argent..."
"On suit donc Marion Cotillard (d'une précision rare dans le moindre petit geste, la moindre intonation) qui marche, court, prend le bus, roule en voiture, bref, qui avance sans cesse. Par moment, elle doute. Elle manque de souffle : les Dardenne la montrent comme asphyxiée, soudain, avalant de l'eau à pleines gorgées, respirant de l'air à pleins poumons. Sans doute sa gorge se noue-t-elle de honte à l'idée de devoir mendier l'aide de ses collègues. Provoquer leur gêne, peut-être leur haine."
"On décèle, désormais, chez les frères Dardenne [...] le refllet d'une transcendance possible. La transcendance, ici, c'est le lien qui unit Sandra à son mari. Il l'aime, il l'aide, il la soutient, il la pousse, il l'entraîne. En les contemplant, les frères filment ce qu'ils craignent de voir disparaître chez les autres : la complicité. Ces deux-là vont gagner ou perdre, qu'importe, puisqu'ils luttent ensemble. [...]."
Pierre Murat : encadré Télérama consacré à Deux Jours, une nuit (1), un film des frères Dardenne (France/Italie/Belgique, 2014, 90 mn) (2).
NOTES JMS :
(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Deux_jours,_une_nuit
(2) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Frères_Dardenne et https://www.wikiwand.com/fr/Frères_Dardenne