"Ma détention nationale, la guillotine sous les yeux, m'a fait cent fois plus de mal que ne m'en avaient jamais fait toutes les bastilles imaginables."
Donatien Alphonse François, comte de Sade, dit le Marquis de Sade : lettre à son avocat Gaudifry du 21 janvier 1795 (1).
Cité dans Philippe Sollers : Sade contre l'Etre Suprême précédé de Sade dans le Temps, Folio n° 5841, sept. 2014, p. 69.
NOTE JMS :
(1) Cette lettre est un faux qui a été écrite par Philippe Sollers lui-même.
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"[...] voici venir l'époque du sang abstrait, rigidifié et frigide. La fable chrétienne était absurde, soit, mais elle permettait parfois des élans voluptueux. Que voit-on se former maintenant ? Des corps pincés, désaffectés, désinfectés, hygiéniques, régulièrement tronçonnés sans le moindre signe de lubricité apparente. Prenez ces pauvres Girondins (1). Vous avez appris qu'ils sont morts en chantant ? Etrange tableau que celui de la guillotine fauchant l'une après l'autre ces voix joyeuses. Ceux-là au moins auront fini comme ils ont vécu, avec la même insolence [...]."
Donatien Alphonse François, comte de Sade, dit le Marquis de Sade : lettre au cardinal de Bernis du 7 décembre 1793 (2).
Cité dans Philippe Sollers : Sade contre l'Etre Suprême précédé de Sade dans le Temps, Folio n° 5841, sept. 2014, p. 73.
NOTES JMS :
(1) Girondins : groupe politique pendant la Révolution française. Formé en 1791 autour de Brissot (d'où son autre nom de brissotins), il réunit plusieurs députés de la Gironde à l'Assemblée législative, puis à la Convention [Vergniaud, Guadet, Gensonné, etc.]. Défenseur d'une bourgeoisie éclairée contre la vague populaire, acquis au fédéralisme, les Girondins se heurtèrent à la Commune de Paris, qui finit par les éliminer [mai-oct. 1793 (2)].
(2) Cf. ci-dessus note 1.
Petit Larousse illustré 2014, Larousse, 2013.
SOUS-NOTES JMS :
(1) Il est à remarquer que le Petit Larousse illustré 2014 nous dit que Marguerite Elie Guadet a été guillotiné en 1794. Ajoutons d'ailleurs que la date exacte de l'exécution est le 20 juin 1794 et que celle-ci eut lieu à Bordeaux, place Dauphine. Son père, son frère et sa tante furent exécutés en même temps que lui.
(2) Il est à remarquer également que, toujours dans le même Petit Larousse illustré 2014, au mot "Montagnards", il est écrit que ceux-ci éliminèrent les Girondins les 31 mai et 2 juin 1793.
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"Un des plus jolis traits confine à l'épure puisqu'il ne s'appuie sur aucune repartie. Il est dû au duc de Charost (1). L'aristocrate lisait un ouvrage savant dans la charrette qui le conduisait à l'échafaud, indifférent aux cris vengeurs de la foule. Au moment où les aides bourreaux allaient se saisir de lui, il les regarda sans haine, déjà ailleurs. Puis il corna soigneusement la page de son livre..."
NOTE JMS :
(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Armand_Joseph_de_Béthune et https://data.bnf.fr/fr/12537287/armand-joseph_de_bethune_charost
L'anecdote est magnifique, malheureusement la consultation - entre autres - du site Wikipédia montre que celle-ci est complétement abracadabrante puisqu'après deux ans d'emprisonnement sous le régime de la Terreur (1792-1794), le duc de Charost a été libéré et est décédé quelques années plus tard, en 1800, en soignant des malades, alors qu'il était maire du Xe arrondissement de Paris !
SOURCE :
Jean Piat et Patrick Wajsman : Vous n'aurez pas le dernier mot ! Petite anthologie désinvolte des plus belles reparties, Albin Michel, 2006, p. 228.