pornographie

"[...] nous sommes inondés de messages érotiques et nous y sommes tellement habitués que nous n'y prêtons même plus attention. Même le porno n'a plus rien de transgressif. En six ans, l'humanité a regardé l'équivalent de 1,2 millions d'années de vidéo pornographique et a visité 93 milliards de pages sur les plates-formes gratuites. Ce qui était si sulfureux est soudainement devenu banal. [...]."

Introduction en voix off du film d'Ovidie (1) : A quoi rêvent les jeunes filles ? (France, 2014, 60 mn).

NOTE JMS :

(1) Eloïse Becht, dite Ovidie, est une ancienne actrice porno française devenue journaliste, réalisatrice, documentariste et productrice de cinéma. Elle est née en 1980.  

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"25258, le nombre d'internautes qui visionnent du porno chaque seconde dont 1/3 seraient des femmes."

Intervention de Clarence Edgard-Rosa dans le film d'Ovidie (cf. ci-dessus).

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Voici la présentation qui est faite du roman Pornografia (La Pornographie), de Witold Gombrowicz (1), dans Le Nouveau dictionnaire des oeuvres de tous les temps et de tous les pays (V. Bompiani et Ed. Robert Laffont S.A., 1994) :

"Un fou peut-il dominer les êtres soit-disant normaux, mettre en mouvement leurs instincts et sentiments refoulés ? Gombrowicz, cet écrivain que passionnent avant tout les aspects multiples, inavoués, souterrains du jeu psychologique, nous donne une réponse affirmative. Les fils du drame qu'il présente se nouent en Pologne sous l'occupation allemande, dans une propriété de campagne. L'homme clé en est Frédéric, intelligent, cultivé, apparemment un être supérieur, en réalité un dément possédé par la passion de plier son entourage à ses idées,  théories et projets. Evidemment, pour réaliser ses plans il dispose de conditions idéales. Le pays est en pleine guerre et, dans cette atmosphère, les principes, les règles établies perdent leur poids. L'homme commet alors des actes qu'il n'aurait pas commis. Frédéric profite donc de cette occasion pour catalyser les subconscients. Et tous suivent docilement ses consignes subtiles et perfides, se laissent prendre au filet de son jeu pervers. Amélie, femme profondément croyante, soudain se déchaîne et s'attaque à un petit voleur ; Henia et Charles cèdent à l'attrait sexuel qu'ils exercent l'un sur l'autre, bien qu'Henia aime profondément son fiancé ; Charles accepte de tuer Slemian, Hippolyte consent à ce meurtre ; Waclaw, bien qu'épris de Henia, perd confiance en elle et se laisse emporter par la jalousie ; enfin le narrateur, surpris et excité, participe activement à ces événements. Sous l'influence de Frédéric, la morale, les principes inculqués par la religion et les traditions, tout se désintègre. Il ne reste que la "pornographie". C'est-à-dire les actes gratuits, fonctionnels, basés uniquement sur les instincts. Ce déchaînement pornographique fait la joie d'un fou. Mais lui aussi, poussé par son jeu, ne résiste plus. Il tue le petit voleur. Ainsi se referme ce cercle d'actions et réactions insensées et inutiles. Gombrowicz, que l'aveuglement de la bête humaine fascine, en tire parti pour créer ici un univers inoubliable."

NOTE JMS :

(1) Paru en Pologne en 1960, ce roman fut traduit en français en 1962 aux éd. Julliard.

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"Ceux qui bossent dans un bordel ont une vision plus réelle de la vie, car ils la voient d'en-bas. L'esclave est plus clairvoyant que son maître. J'aimais donc la pornographie, car j'avais cette vision-là, c'était ma vie. On m'a précipitée dans un univers où je n'ai jamais voulu être. Je suis allée du sommet jusqu'en bas. Mes idées politiques viennent de ce changement, de me retrouver en-bas et de voir le monde de là."

Kathy Acker : extrait de The South Bank Show, Londres, 1984, in Qui a peur de Kathy Acker ? (Who's afraid of Kathy Acker ?), par Barbara Casper (Allemagne, Autriche, 2007, 79 mn). V.F. : Télé Europe.

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"[...]. Thierry Ardisson (1) sait recueillir les confidences coquines. Quand il demande à Laurent Wauquier (2) s'il regarde le site YouPorn, l'ambitieux quadra répond "comme tout le monde". Ce père de famille en pointe dans le combat contre le mariage pour tous devant des sites porno ? [...]."

Matthieu Verrier : Le contre-manuel de la politique, Tana éditions, avril 2016, p. 25. 

NOTE JMS :

(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Ardisson

(2) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Laurent_Wauquiez

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"[...]. En 1994, il [...] est demandé [à Nicolas Sarkozy] qui présente Le Journal du Hard (1). Sans hésitation, le ministre du Budget répond Philippe Vandel (2). "J'aurais mieux fait de me tromper", ajoute-t-il."

Matthieu Verrier : idem ci-dessus.

NOTE JMS :

(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Journal_du_Hard

(2) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Vandel

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"Les oeuvres d'art sont ascétiques et sans pudeur, l'industrie culturelle est pornographique et prude."

Theodor Adorno (1) et Max Horkheimer (2) : Dialektik der Aufklärung (Dialectique de la raison) (1947) (3)

NOTES JMS :

(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Theodor_W._Adorno

(2) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Max_Horkheimer

(3) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dialectique_de_la_Raison , https://journals.openedition.org/germanica/2446 et https://www.cairn.info/revue-tumultes-2001-2-page-57.htm 

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"Quand j'ai lu Maus, j'ai eu l'impression d'ouvrir un ouvrage pornographique, interdit. Le vrai secret, ce n'était pas le sexe, mais la mort."

La documentariste en voix off in :

Récit de l'enfer d'Auschwitz. Maus, d'Art Spiegelman, de Pauline Horovitz (Fr., 2024, 55mn).