BOCAL, AUX n. m. (1555) [...].
Le mot désigne un récipient cylindrique à col très court, ordinairement à large ouverture et par métonymie à son contenu ; des spécialisations concernent la pharmacie et certaines conserves. Par réemprunt à l'italien [boccale, XIVe s.], une première fois chez Montaigne (1580) puis chez Stendhal (1829), il désigne une ancienne mesure de capacité pour les liquides en Italie. Par analogie de forme ou de fonction, il a développé divers sens concrets dans l'usage argotique dont celui d'"estomac" (1835), "petit logement" (1844) et, dans l'argot des fantassins, "casque" (1918). Ces usages ont disparu, à la différence du sens de "tête", par exemple dans la locution être agité du bocal "excité", illustrée par Céline qui l'applique à Sartre dans un pamphlet. Une autre valeur figurée, "postérieur, anus" (v. 1892), parfois abrégée en boc, s'est employée au figuré pour "chance", comme pot, vase.
SOURCE : LE ROBERT. Dictionnaire historique de la langue française (sous la direction d'Alain Rey), Dictionnaires LE ROBERT, Paris, 1992.