Heidegger

"Ce n'est pas sans appréhension que j'entends le pas de Heidegger. Celui dont le nom à lui seul est un mythe vit retranché dans le silence depuis des années. Il entre. Son aspect surprend. Petit, très petit, en costume régional gris-vert aux revers brodés, il porte des knickers."

"Son allure de paysan endimanché un peu trapu déconcerte. Les cheveux argentés, l'oeil noir, le regard perçant, il paraît fatigué. Sur son visage aux joues creusées se lit une certaine tristesse, quelque chose de tragique même..."

Frédéric de Towarnicki, Le chemin de Zähringen, 1993 (1)

Cité en 2ème de couverture de Le cafard de Martin Heidegger raconté par Yan Marchand (2) et illustré par Matthias Arégui (3), Les petits Platons, Paris, nov. 2011.

NOTE JMS :

(1) dans A la rencontre de Heidegger. Souvenir d'un messager de la Forêt-Noire, Gallimard, col. "Arcades",  1993, pp. 11-128.

(2) Docteur en philosophie et écrivain, Yan Marchand vit à Brest.

(3) Diplômé de la section illustration des Arts décoratifs de Strasbourg, Matthias Arégui vit à Lyon.

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"Aussi désagréable que soit le langage heideggerien, on ne peut lui dénier une certaine grandeur militaire. Chaque mot porte l'uniforme heideggerien. Chaque phrase se plie aux ordres impitoyables, martiaux, du sage. Tout marche au pas, en bon ordre, obéit à l'oeil du commandant. Et si vous aviez la chance d'assister à un défilé de ces mots en uniforme, aux jolies formes de discipline que forment ces tirades, vous seriez étourdi, mais vous éprouveriez peut-être le même malaise que vous ressentez lorsque, par malchance, vous assistez à une projection cinématographique d'un défilé militaire."

Max Ernst : Ecritures, Gallimard, col. "Le Point du Jour", 1970, p. 404.

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"Lire de la philosophie - et pour ce film, les empiristes, Locke, Berkeley et Hume - me donne plus d'idées de cinéma qu'un roman ou le film de quelqu'un d'autre. [...] mais relisez Sartre et Camus. Mon film est aussi un traité d"eXistenZialisme". Je crois au libre arbitre, mais comme une chance, pas comme un fatalité. J'ai mis presque mot pour mot dans la bouche du personnage qu'interprète Jude Law (1) une citation de Heidegger."

David Cronenberg (2)

SOURCE :

David Cronenberg, réalisateur d'"eXistenZ" (3) : Docteur ès sciences-fiction in Télérama n° 2570 du 14 avril 1999, p. 30.

NOTES JMS :

(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jude_Law et https://en.wikipedia.org/wiki/Jude_Law

(2) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Cronenberg et https://en.wikipedia.org/wiki/David_Cronenberg

(3) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/EXistenZ et https://en.wikipedia.org/wiki/EXistenZ

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"[...] ce que le nazisme de Heidegger peut nous enseigner en guise d'avertissement involontaire, c'est l'incroyable faiblesse de la philosophie et, au-delà d'elle, d'une intelligence sans morale. La preuve que la philosophie n'est pas digne d'une admiration sans partage, c'est qu'on peut l'illustrer d'éclatante façon et n'être qu'un beau salaud. La remarque vaut, d'une manière plus générale, également pour l'intelligence. On peut être à la fois un génie et un pauvre type."

Christian Godin (1) : La Philosophie pour les nuls, First Editions, 2007, partie 5, chapitre 28, p. 563.

NOTE JMS :

(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_Godin, https://www.les-philosophes.fr/agora/christian-godin.html, http://www.christian-godin.com/biographie.html, https://www.babelio.com/auteur/Christian-Godin/2886 et https://www.franceculture.fr/personne-christian-godin.html