"[...] les loges ont mis en place des tribunaux maçonniques, qui ont le pouvoir de sanctionner les Frères les plus indélicats, voire de les exclure définitivement. D'ailleurs, plusieurs hommes politiques et businessmen ont eu à subir les foudres d'un tel tribunal par le passé : Alfred Sirven a été radié pour son implication dans l'affaire Elf, Jacques Mellick à subi le même sort pour son rôle dans l'affaire OM-VA (1), Jean-Louis Pétriat a dû dire adieu à ses Frères suite à ses errements à la tête de la GMF (2) et la carrière maçonnique de Max Theret n'a pas survécu à sa condamnation dans le scandale Pechiney (3)."
"Mais, a contrario, beaucoup de Frères condamnés par la justice civile n'ont jamais été sommés de rendre leur tablier maçonnique. Les tribunaux maçonniques ne sont donc pas la panacée, même si certains souhaiteraient les voir se substituer à la justice civile dans les affaires internes aux loges. Le Grand Maître François Stifani n'a-t-il pas récemment déclaré devant le Souverain Grand Comité : "La GLNF (4) se situe dans une autre dimension que le monde profane [...] la justice ne peut rien régler en ce qui nous concerne" ?"
Gwenn Rigal : Les mystères de la franc-maçonnerie. L'histoire d'une société secrète, Editions ESI, sept. 2012, pp. 58/59.
NOTES JMS :
(1) L'affaire OM-VA est une affaire de corruption dans le monde du football français à la suite du match de championnat remporté 1 à 0 le 20 mai 1993 par l'Olympique de Marseille sur le terrain de l'Union Sportive Valenciennes-Anzin. Des joueurs de Valenciennes ont déclaré avoir été invités par des émissaires de l'équipe adverse à lever le pied en échange d'une somme d'argent.
(2) Garantie Mutuelle des Fonctionnaires.
(3) Affaire Pechiney-Triangle : scandale politico-financier de la fin des années 80.
(4) Grande Loge Nationale Française.