"De nos jours, pour réanimer un corps, on opte en général pour un massage cardiaque ou un défibrillateur. Nos ancêtres avaient eux des techniques un peu plus originales, comme recouvrir la personne d'une peau de mouton fraîchement écorché, ou l'enfouir sous du fumier. Au XVIIIe siècle, ils étaient convaincus d'avoir découvert un moyen imparable pour ramener les noyés à la vie : leur souffler de la fumée de tabac... dans le derrière."
"On a l'impression d'une chose comique et burlesque, pourtant c'était extrêmement sérieux. C'était la première forme d'urgence médicale organisée en Europe", affirme Anton Serdeczny (1) [...]. Le professeur d'histoire moderne a eu vent de cette surprenante pratique en feuilletant au hasard L'Encyclopédie, de Diderot et d'Alembert, à la recherche des occurrences de "tabac", alors qu'il essayait d'arrêter de fumer. La mention de ce procédé, présenté comme très efficace, l'a laissé perplexe."
"Il fait alors le récit d'un phénomène social total. Pendant des décennies, on trouvait des "boîtes de fumigation" (qui étaient malheureusement régulièrement pillées par des individus en quête de tabac) sur les rives de tous les grands fleuves d'Europe. [...]."
"Souffler des volutes de fumée dans les fesses des noyés devait vraisemblablement provoquer une douleur suffisamment vive pour réveiller les évanouis, mais de là à ressusciter les morts... - "il faudrait faire l'essai, mais ça reste très compliqué à mettre en place". L'explication ne serait donc pas scientifique, mais culturelle. "Durant le carnaval, il y avait un geste qui consistait à mettre l'âme à l'envers", explique l'historien. Il a découvert que dans le sud-ouest de la France, on s'adonnait gaiement à la danse des Soufflaculs (2) jusqu'au milieu du XXe siècle. "Ca faisait partie d'un bagage culturel dont les savants se sont inspirés, sans même s'en rendre compte." Disparue au XIXe siècle aussi mystérieusement qu'elle était apparue, cette pratique fumeuse a au moins permis de placer la réanimation sur le devant de la scène médicale."
Irène Verlaque : Résurrection, mode d'emploi in Télérama n° 3602 du 23 janvier 2019, p. 136.
NOTE JMS :
(1) Anton Serdeczny : Du tabac pour le mort. Une histoire de la réanimation. Préface de Jean-Claude Schmitt. Champ Vallon, col. "époques", septembre 2018 (380 p.).
(2) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Soufflaculs_de_Nontron et https://fr.wikipedia.org/wiki/Nontron
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"[Sarah Bernhardt (1)] voulait toujours avoir le dernier mot. Elle disait un jour à un auteur : "Vous fumez trop. Vous mourrez jeune.
- Bah ! Mon père a quatre-vingts ans et il fume toujours."
"Alors, Sarah Bernhardt, péremptoire : "S'il ne fumait pas, il en aurait cent !" "
François Xavier Testu : Le Bouquin des méchancetés et autres traits d'esprit, Ed. Robert Laffont, col. "Bouquins", 2014, p. 116.
NOTE JMS :
(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sarah_Bernhardt et https://www.herodote.net/Sarah_Bernhardt_1844_1923-synthese-1964.php
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"Bernard Shaw demandait, comme d'usage, à Sarah Bernhardt :
"Cela vous gênerait-il si je fume ?
- Cela ne me gênerait même pas que vous brûliez." "
François Xavier Testu : idem ci-dessus, p. 116.
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"J'ai pu m'arrêter de fumer parce que huit jours auparavant, j'avais annoncé à tout le monde ma décision. Alors il m'était impossible de reculer. Je ne pouvais plus perdre la face !"
Raymond Tournoux : La Tragédie du général, Plon, 1967, 699 p.
SOURCE :
Le Petit Livre Rouge du Général, Editions de la Découverte, 1968, p. 178.
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"J'ai lu quelque part que fumer pouvait provoquer le cancer, depuis, j'ai totalement arrêté de lire."
Henny Youngman (1)
NOTE JMS :
(1) Cf. not. : https://en.wikipedia.org/wiki/Henny_Youngman
SOURCE :
Sébastien Bailly : Le meilleur de l'humour noir, Mille et une nuits, département de la Librairie Arthème Fayard, sept. 2008, p. 51.
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"Il n'y a pas que le tabac qui soit nocif. La veillesse aussi, c'est dangereux. Je connais des gens qui en sont morts."
Raymond Devos
NOTE JMS :
(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Devos ; https://www.babelio.com/auteur/Raymond-Devos/14098
et https://www.raymond-devos.org
SOURCE :
Idem ci-dessus, p. 91.
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"Article 1er : le tabac est un poison."
"Article 2 : tant pis."
Sacha Guitry (1)
NOTE JMS :
(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sacha_Guitry et https://www.babelio.com/auteur/Sacha-Guitry/2899
SOURCE :
http://evene.lefigaro.fr/citation/article-tabac-poison-article-pis-13160.php