scandale

SCANDALE n. m. est un emprunt (XIIe s.) au bas latin scandalum "pierre d'achoppement" et "ce qui fait tomber dans le mal" ; le latin, pour traduire l'hébreu miksol "obstacle, ce qui fait trébucher", a repris le grec skandalon "piège" (skandalê désigne le trébuchet d'un piège où se trouve placé l'appât), pris au figuré sous l'inflence d'emplois bibliques pour "occasion de scandale, de péché [...]."

"[...]. Le mot désigne aussi (1541) l'indignation, l'émotion que provoquent des actes, des propos de mauvais exemple. Pierre de scandale s'est employé dans ce sens laïc et se disait (déb. XVIIe s.)  de tout ce qui fait obstacle à la réussite d'une affaire. Furetière (1) rappelle que la pierre de scandale était dans l'Antiquité romaine une pierre élevée devant le Capitole (2), "sur laquelle on faisoit heurter par trois fois à cu nud" les banqueroutiers. [...]."

SOURCE : Le Robert. Dictionnaire historique de la langue française (sous la direction d'Alain Rey), Dictionnaires LE ROBERT, Paris, 1992.

NOTE JMS :

(1) Antoine Furetière (Paris 1619 - id. 1688) : écrivain français dont l'Essai d'un dictionnaire universel (1684) le fit exclure de l'Académie française.  

(2) Le Capitole ou mont Capitolin est l'une des sept collines de Rome où, dans l'Antiquité, s'élevait le temple consacré à Jupiter Capitolin (a), protecteur de la cité, entouré de Junon (b) et de Minerve (c) : c'est la triade capitoline qui le désigne comme le centre du religieux et du pouvoir de la ville.

(a) Père et maître des dieux, assimilé au Zeus des Grecs. Il était le dieu du ciel, de la lumière, de la foudre et du tonnerre, dispensateur des biens terrestres, protecteur de la cité et de l'Etat romain.

(b) Divinité italique puis romaine, épouse de Jupiter, déesse de la féminité et du mariage. Elle était assimilée à l'Héra grecque.

(c) déesse italique de la sagesse et de l'intelligence, protectrice de Rome et patronne des artisans. Elle correspond à l'Athéna grecque. 

SOURCE :

D'après Le Petit Larousse illustré 2014, Dictionnaires Larousse, 2013.

__________________________________________________

"Benetton, adepte de la photo scandale, lance une nouvelle campagne en 2011. La polémique pousse la marque à retirer la photo du pape Benoît XVI embrassant l'imam du Caire. En revanche le cliché du baiser franco-allemand (1) est maintenu."

Matthieu Verrier : Le contre-manuel de la politique, Tana éditions, avril 2016, p. 63.

NOTE JMS :

(1) Angela Merkel - Nicolas Sarkozy.