Sahara

A propos du documentaire de Larbi Benchiha  : Vent de sable (France, 2008, 52 mn), Sophie Bourdais écrit, dans un encadré Télérama consacré à celui-ci :

"Entre février 1960 et avril 1961, la France fait exploser quatre bombes atomiques au Sahara. Et ne se soucie ni des soldats, équipés d'un simple masque à gaz et d'une combinaison de toile alors que les compteurs Geiger se déchaînent, ni des populations locales, invitées à se cloîtrer le temps de l'explosion. "Jamais le mot danger n'a été prononcé", dit un ancien appelé. On distribue des dosimètres aux autochtones pour évaluer le degré de contamination, mais, regrette l'un d'eux, "on ne nous a jamais communiqué les résultats. [...]."

"Au-delà de ces souvenirs, et du sinistre inventaire des malformations et des maladies suscitées par les radiations, le réalisateur [...] rend compte de l'euphorie brouillonne qui présida aux essais, décrit les gros chantiers initiés par lles militaires, rappelle le creusement d'une onéreuse ville souterraine pour abriter les scientifiques, et souligne l'absence de tout questionnement sérieux, jusqu'à nos jours, sur les conséquences sanitaires et écologiques des essais nucléaires. [...] depuis [ce documentaire], une loi d'indemnisation des victimes a été votée. [...]."

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A propos du documentaire de Pierre-Yves Vandeweerd : Territoire perdu (France/Belgique, 2010, 75 mn), François Ekchajzer écrit, dans un encadré Télérama consacré à celui-ci :

"Le documentariste belge Pierre-Yves Vandeweerd connaît l'Ouest saharien, pour y avoir tourné la plupart de ses films. De l'étroitesse des liens qu'il a tissé au fil du temps avec les habitants de la région est né le projet de ce nouveau documentaire, consacré à la situation du peuple sahraoui, objet d'une oppression quarantenaire qui s'est soldée par un exil massif jusque dans le désert algérien, où subsistent aujourd'hui des camps de réfugiés. Un mur de 2400 kilomètres, érigé par l'armée du Maroc à la fin des années 1980 et soigneusement gardé, divise leur territoire du nord au sud, fermant l'accès de la majeure partie du Sahara occidental au Front Polisario (1) et au passé des Sahraouis."

"[...]. Tourné en super-8,  [en] noir et blanc, [ce documentaire] associe aux témoignages d'hommes et de femmes éprouvés par les bombardements passées, les violences endurées, la disparition de proches et leur profond isolement, des paysages, des visages et des corps drapés dans une bande sonore finement travaillée. [...]."

NOTE :

(1) Polisario ou Front Polisario (Front pour la libération de la Saguia El-Hamra et du Rio de Horo) : mouvement armé, constitué en 1973, pour la création d'un Etat sahraoui indépendant dans l'ancien Sahara espagnol (Sahara occidental), aujourd'hui administré par le Maroc.

SOURCE : Le petit Larousse illustré 2014, Larousse, 2013.

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A propos du documentaire de Roberto Coen et Eric Nadler  : Guerre de l'ombre au Sahara (France, 2013, 50 mn), Hélène Marzolf écrit, dans un encadré Télérama consacré à celui-ci :

"Depuis la conférence de Berlin, de 1885, rien n'a vraiment changé. Les grandes puissances ont perdu leurs colonies, mais elles continuent à se disputer les meilleurs morceaux du continent africain. En revenant sur les conflits des dernières années, notamment sur les interventions françaises et américaines en Lybie ou au Mali, le documentaire en explore les ramifications souterraines. Car depuis le 11 septembre, la lutte contre le terrorisme d'Aqmi ou d'Ansar Dine est devenue le paravent d'appétits économiques, concentrés en particulier sur les ressources du Sahara et du Sahel."

"Spécialistes (historiens, responsables du département de la Défense américain, journalistes...) se relaient pour analyser les dessous de cette implantation militaire extrêmement stratégique, disséquant, en particulier, la manière dont la force Africom (le commandement militaire américain pour l'Afrique) s'impose désormais comme un instrument d'appropriation des ressources. Le film évoque aussi les liens entre l'opération Serval au Mali et les intérêts français au Niger, où Areva exploite les mines d'uranium d'Arlit, [ainsi que] les convoitises des grandes puissances pour les réserves de pétrole de Taoudeni, qui s'étend de la Mauritanie à l'Algérie... [...]."

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A propos du documentaire de Christian Gropper (Allemagne, 2015, 60 mn) : La Dernière Colonie. Le peuple oublié du Sahara occidental, Hélène Marzolf écrit, dans un encadré Télérama consacré à celui-ci :

"C'est le dernier conflit colonial en cours sur le sol africain. Et accessoirement, un sujet relégué, depuis fort longtemps, à l'arrière-plan de l'actualité. Annexé par le Maroc en 1975, le Sahara occidental a fait l'objet d'une guerre civile de seize ans, avant que ne soit décrété, en 1991, un cessez-le-feu, agrémenté de la promesse d'un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui. Depuis, plus rien. Aujourd'hui, la zone est enlisé dans un statu quo absurde : les Sahraouis vivent comme des exilés permanents, cent mille d'entre eux s'entassent dans des camps de réfugiés dans le désert, survivent grâce au Programme alimentaire mondial."

"Du camp algérien de Smara aux zones détenues par le Front Polisario, ce film [...] s'attache au quotidien de quelques-uns de ces hommes et femmes [...] sans terre, sans avenir, régulièrement en butte aux violences de l'Etat marocain, totalement oubliés du reste du monde. Et dénonce les responsabilité de la communauté internationale - notamment l'Union européenne qui, pour préserver ses intérêts économiques dans la région, exploite cet enlisement."