paternité

"Maman veut le bien de ses enfants, Papa ne veut que le bien de Papa, il veut qu'on lui fiche la paix, il veut que ses lubies de "dignité" soient respectées, il veut présenter bien (le statut) et il veut contrôler et manipuler à volonté, ce qui s'appellera "guider" s'il est un père "moderne". [...]."

"Papa, au contraire de Maman, ne cède jamais à ses enfants car il doit à tout prix préserver l'image de l'homme décidé, fort, énergique, qui a toujours raison. [...]."

"Si l'enfant veut gagner l'approbation paternelle, il doit respecter Papa, et Papa qui n'est qu'un tas de pourriture n'a pas d'autre moyen d'imposer le respect que de rester à bonne distance, suivant le précepte que "la familiarité engendre le mépris", ce qui est naturellement vrai lorsqu'on est méprisable. En se montrant distant, le Père reste inconnu, mystérieux, il inspire donc la peur (le "respect")."

"[...] Le petit garçon qui chie dans son froc devant son père, autrement dit le "respecte", se soumet et devient un vrai petit Papa, ce modèle de Virilité, ce rêve américain : le lourd crétin qu'est l'hétérosexuel bon teint. [...]."

"En résumé, le rôle du père a été d'apporter au monde la gangrène de l'esprit mâle. Les hommes sont des Midas (1) d'un genre spécial : tout ce qu'ils touchent se changent en merde."

Valérie Solanas : SCUM manifesto association pour tailler les hommes en pièces, Ed. Les Mille et une nuits, col. "Les Petits Libres", mai 1998, pp. 15-19.

NOTE JMS :

(1) Midas (738 av. J.-C. - 696 ou 675 av. J.-C.) est un roi de Phrygie dont la légende veut qu'il ait reçu de Dionysos le pouvoir de changer en or tout ce qu'il touchait.