moraline

"L'athéisme n'est pas chez moi le résultat de quelque chose et encore moins un événement de ma vie : chez moi il va de soi, il est une chose instinctive. Je suis trop curieux, trop incrédule, trop pétulant pour permettre que l'on me pose une question grosse comme le poing. Dieu est une question grosse comme le poing, un manque de délicatesse à l'égard de nous autres penseurs."

"Une autre question m'intéresse bien davantage et le salut de l'humanité en dépend bien plus que d'une quelconque curiosité pour théologiens, c'est la question de la nutrition. On peut la formuler ainsi pour l'usage ordinaire : "Comment faut-il que tu te nourrisses, toi, pour atteindre ton maximum de force, de virtu, dans le sens que la Renaissance donne à ce mot, de vertu, libre de moraline (1) ?"

Friedrich Nietzsche : Ecce Homo. Comment on devient ce qu'on est, "Pourquoi je suis si malin" [1888, publié en avril 1908], Mercure de France, nov. 1908 - janv. 1909, n° 275, p. 398. Trad. Henri Albert.

NOTE JMS :

(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Moraline