monde

"[...], il apparaît que le bon Dieu aurait créé le monde afin que le diable aille le chercher ; il aurait donc bien mieux fait de laisser tomber."

Arthur Schopenhauer : Die Kunst zu beleidigen, Verlag C.H. Beck, oHG, München, 2002 (L'art de l'insulte, Ed. du Seuil, 2004, pour la trad. française par Eliane Kaufholz-Messmer, p. 86).

__________________________________________________

"Croyez-vous vraiment comme Leibniz que le monde réel est le meilleur des mondes possibles ? Je connais à peine le monde réel, et je n'ai pas l'honneur de connaître les mondes possibles."

Arthur Schopenhauer : idem ci-dessus, p. 106.

__________________________________________________

"Aux preuves évidentes et sophistiques de Leibniz selon lesquelles ce monde est le meilleur des mondes possibles, ont peut opposer premièrement et honnêtement la preuve qu'il est le plus mauvais des mondes possibles."

Arthur Schopenhauer : idem ci-dessus, pp. 106/107.

__________________________________________________

"On donnera raison à Aristote quand il dit : he physis demonia, all'u theia esti (natura daemonia est, non divina) "La nature est démoniaque, elle n'est pas divine", cf. De divinatione per somnum, 2, 463a 14-15). Nous pourrions traduire : "Le monde est l'enfer.""

Arthur Schopenhauer : idem ci-dessus, p. 162.

__________________________________________________

"Si on voulait conduire l'optimiste le plus entêté à travers les hôpitaux, les infirmeries et les salles de supplice chirurgicales, à travers les prisons, les salles de torture et les galetas (1) pour esclaves, à travers les champs de bataille et les tribunaux, si on lui ouvrait ensuite tous les sombres logis de la misère, où elle se cache au regard de la froide curiosité, et si on le laissait finalement regarder dans le cachot d'Ugolin (2), il finirait sûrement par reconnaître de quelle nature est ce meilleur des mondes possibles (3)."

Arthur Schopenhauer : ibid.

NOTE JMS :

(1) Un galetas est un logement misérable, un taudis. Ce mot provient de la tour Galata, à Constantinople.

(2) Ugolino della Gherardesca (mort en 1288 ou 1289) est un "podestat pisan. S'étant allié aux guelfes pour s'emparer du gouvernement de Pise, il fut accusé de trahison par les gibelins, qui l'enfermèrent dans une tour avec ses enfants, pour les y laisser mourir de faim. - Son supplice a inspiré à Dante un des épisodes de sa Divine Comédie." (Petit Larousse illustré 2014, Larousse, 2013).

(3) La traductrice signale que cette "formule" de Leibniz est en français dans le texte.

__________________________________________________

"Il n'y a vraiment pas grand chose à tirer du monde : la détresse et la souffrance le remplissent, et ceux qui y ont échappé sont guettés de partout par l'ennui. Et, de plus, la méchanceté y a généralement le pouvoir, et la folie, la parole."

Arthur Schopenhauer : ibid.

__________________________________________________

"Au quotidien, nous sommes en représentation de nous-mêmes. Nous jouons des rôles. "Le monde entier est une scène où tous, hommes et femmes, sont de simples acteurs", écrivait Shakespeare dans sa pièce Comme il vous plaira (1). En écho au dramaturge du XVIIe siècle, le sociologue américain Erving Goffman évoquait "la mise en scène de la vie quotidienne" (2)."

Christophe Médici : Savoir gérer les personnes toxiques, Ed. Dangles, 2015, p. 21.

NOTE JMS :

(1) As You Like it est une petite comédie écrite en 1599, peu avant Hamlet (1600-1601). Christophe Médici nous renvoie ici aux deux premiers vers de la célèbre tirade de Jacques (Acte II, scène VII) : "All the world a stage, and all the men and women merely players." On retrouve d'ailleurs cette citation en latin ("Totus mundus agit histrionem") sur le frontispice du Théâtre du Globe, théâtre célèbre pour ses nombreuses représentations de pièces de William Shakespeare.

(2) Erving Gofmann (1922-1982). Est fait ici allusion à : La Mise en scène de la vie quotidienne, t. I, La présentation de soi, t. II, Les relations en public, Ed. de Minuit, col. "Le sens commun", 1973, 256 p. et 368 p. Trad. d'Alain Accardo (t. I) et d'Alain Kihm (t. II).

__________________________________________________

"Vous savez ce que je veux. Je vais vous le dire : je veux tout. Que ce monde pourri s'écroule et se désintégre ! Laissez-moi écarter les jambes."

Kathy Acker

Extrait de The Blue Tape, de Kathy Acker & Alan Sondheim, New York, 1974, in : Qui a peur de Kathy Acker ? (Who's afraid of Kathy Acker ?), de Barbara Casper (Allemagne, Autriche, 2007, 79 mn). V.F. : Télé Europe

__________________________________________________

"Quand le monde sera insupportable à voir, Dieu le détruira. Et on le regrettera, malgré sa laideur."

Krzysztof Kieslowski (1)

NOTE :

(1) Cf; Not. : https://www.cineclubdecaen.com/realisat/kieslowski/kieslowski.htm

SOURCE :

Le hasard tu rencontreras : article de Pierre Murat paru dans le Télérama n° 2410 du 20 mars 1996, pp. 44-47.

__________________________________________________

"[...]. Le monde n'est qu'une branloire perenne. Toutes choses y branlent sans cesse : la terre, les rochers du Caucase, les pyramides d'Egypte, et du branle public et du leur. La constance mesme n'est autre chose qu'un branle plus languissant. Je ne puis asseurer mon object. Il va trouble et chancelant, d'une yvresse naturelle. [...]."

Michel de Montaigne : Essais, livre III, chap. II : Du repentir (Garnier-Flammarion n° 212, 1969, p. 20). 

__________________________________________________

"Sans la France et l'Allemagne, il manquerait quelque chose au monde."

Propos tenus par le Général de Gaulle au chancelier Kiesinger (1) lors de sa dernière visite en 1968.

NOTE JMS :

(1) Cf. not. : https://de.wikipedia.org/wiki/Kurt_Georg_Kiesinger et https://fr.wikipedia.org/wiki/Kurt_Georg_Kiesinger ; cf. également : https://information.tv5monde.com/terriennes/beate-klarsfeld-7-novembre-1... et https://klarsfeld-ffdjf.org/la-gifle-2