"[...]. Terrible séquence, Jospin (1) à Sarcelles (2) rencontrant des vraies gens au pas de course. Une femme, un enfant dans les bras, l'interpelle : elle est immigrée, sans papiers, et demande à Jospin de faire quelque chose pour elle. Jospin la regarde à peine, lui parle de critères, de formulaires, puis s'en va, vers d'autres mains à serrer. Ah, comme on aimerait qu'il s'arrête [...] ... Mais la rencontre avec les vraies gens est organisée selon un timing précis, elle n'est destinée qu'à faire des images au JT. On sort de ce film avec un terrible coup de blues. Comme un trou d'air dans l'âme. Toute cette agitation, tout ce remue-ménage pour rien. Des hommes politiques aphasiques. Marionnettes de conseillers en tout genre. La vie absente, la vie réelle comme la vie rêvée. C'est mort, c'est gelé, c'est une machine qui tourne toute seule. [...]."
Alain Rémond (3) : La loi du silence, chronique Mon oeil (4) du Télérama n° 2732 du 22 mai 2002, p. 202.
NOTES JMS :
(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Lionel_Jospin ; https://www.gouvernement.fr/lionel-jospin
et https://www.radiofrance.fr/personnes/lionel-jospin
(2) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sarcelles et https://www.sarcelles.fr
(3) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Rémond ; https://www.babelio.com/auteur/Alain-Remond/12777
et https://www.radiofrance.fr/personnes/alain-remond
(4) Cf. not. : https://www.babelio.com/livres/Remond-Les-memoires-de-mon-oeil/240391