"[L'intelligentsia (1) française] a abandonné [aujourd'hui] ses rêveries utopistes. Elle ne croit plus qu'il suffit d'accomplir une révolution d'une espèce ou d'une autre pour qu'on accède au paradis sur terre et qu'on soit tous heureux."
"Elle s'est libérée aussi des maîtres penseurs. Je ne remets pas en question les qualités individuelles de ces personnes. J'étais moi-même très lié à Roland Barthes. Mais ce climat d'adulation qui les entourait était malsain. Aujourd'hui, rien n'est parfait, bien entendu, mais il règne une plus grande ouverture. Il y a des opinions contradictoires, un débat, un "polycentrisme" - si je puis employer ce mot -, une sorte de dispersion qui me paraît salutaire."
Tzvetan Todorov : La lucidité de l'exilé. Entretien Télérama n° 2445 du 20 novembre 1996, p. 110. Propos recueillis par Agnès Bozon-Verduraz.
NOTE JMS :
(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Intelligentsia