Dans un petit texte intitulé "L'école publique, une idée maçonne", Gwenn Rigal écrit ceci :
"C'est en conclusion du discours du chevalier de Ramsay (1), diffusé en 1736, qu'apparaît pour la première fois la notion d'"école publique". Elle sera reprise à la Révolution, notamment par le maçon Joseph Lakanal (2) qui fait voter en 1793 une loi permettant un enseignement libre. En 1802, la France est divisée en académies, le primaire reste la prérogative de l'Eglise mais le secondaire et le supérieur passent sous le contrôle de l'Etat, donc publics. Enfin, l'enseignement primaire devient gratuit en 1881 tandis que, l'année suivante, le franc-maçon Jules Ferry (3) le rend obligatoire de sept à treize ans."
in Les mystères de la franc-maçonnerie. L'histoire d'une société secrète, Editions ESI, sept. 2012, p. 34.
NOTES JMS :
(1) Toujours dans le même ouvrage, pp. 32-33, Gwenn Rigal nous donne l'information suivante : "En 1736, un "frère" français d'origine écossaise, le chevalier de Ramsay, prononce un discours dans lequel il établit un lien entre la franc-maçonnerie et l'Ordre des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Plus connus sous le noms d'Hospitaliers, ces moines-soldats ont joué un rôle crucial dans la défense des royaumes chrétiens à la suite des Croisades."
(2) Homme politique français (1762-1845). Conventionnel, il attacha son nom à de nombreuses mesures relatives à l'instruction publique (1793-1795). Le Petit Larousse illustré, éd. 1992.
(3) Avocat et homme politique français (1832-1893). Député républicain à la fin de l'Empire (1869), membre du gouvernement de la Défense nationale et maire de Paris (1870), ministre de l'Instruction publique (1879-1883), président du Conseil (1880-81, 1883-1885), il attacha son nom à une législation scolaire : obligation, gratuité et laïcité de l'enseignement primaire. Sa politique coloniale (conquête du Tonkin) provoqua sa chute. Le Petit Larousse illustré, éd. 1992.
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"Dans son documentaire Récréations, la cinéaste Claire Simon (1) nous montre des enfants de maternelle jouant dans une cour de récréation. Durant six mois, elle a planté sa caméra dans la cour de l'école de sa fille. Et ce que nous voyons est édifiant : des petits garçons frapper un de leur compagnon devenu leur bouc émissaire ; un groupe de petites filles sautant d'un banc et humiliant une de leur copine qui pleure à chaudes larmes car elle ne parvient pas à faire comme elle (normal, elle a deux ans de moins que ses camarades) ; un petit de 4 ans, jouant les chefs de bande, voulant que tous les autres lui obéissent. C'est toute la cruauté humaine qui est déjà présente. Ces "chroniques de la haine ordinaire", chères au regretté Desproges, s'étalent devant nos yeux. [...]."
Christophe Médici : Savoir gérer les personnes toxiques, Ed. Dangles, 2015, p. 10.
NOTE JMS :
(1) La réalisatrice Claire Simon (née à Londres en 1955) a notamment été étudiante en ethnologie.
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"[....]."
"La maman gauloise que vous voyez assise donne au plus grand de ses enfants un arc et des flèches pour tirer sur les oiseaux. Le garçon suivra son père à la chasse. Il n'ira pas à l'école pour une bonne raison : c'est qu'il n'y avait pas d'écoles en Gaule. Personne n'y apprenait à lire ni à écrire."
"Vous ne voudriez pas être des ignorants comme ces petits-là."
"Il vaut mieux être venu au monde en ce temps-ci qu'au temps des Gaulois."
Ernest Lavisse : Histoire de France de la Gaule à nos jours, cours élémentaire, édition augmentée Dimitri Casali, Armand Colin, 2014 ; livre premier Les Gaulois, les Romains et les Francs, chapitre premier Les Gaulois et les Romains, pp. 2-3.
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"[...] Exalter le roman national par le petit bout de la lorgnette et sans trop d'exigence scientifique, avec ce que cela comporte de mystères d'alcôves, d'anecdotes scabreuses et de supposés complots, ils sont plusieurs à le faire. Citons par exemple Sous les jupons de l'Histoire, sorte de Closer du temps jadis piloté par Christiane bravo sur Chérie 5. Ou encore L'ombre d'un doute, de Franck Ferrand, arrêtée en 2015 par France 3, mais dont les rediffusions abondent sur Numéro 23."
"Ils sont les passeurs d'une histoire qui a eu son succès à la fin du XIXe siècle, celle de Lavisse, écrite à une époque où il fallait souder la nation derrière la République naissante. Mais les universitaires s'en sont distanciés dès les années 1910-1920", résume l'historien Thibault Le Hégarat, qui pointe l'omniprésence sans partage de ce discours. "Ces émissions de divertissement ont un rapport trop ambigu à la recherche et au savoir scientifiquement construit pour être qualifiées de programmes de vulgarisation", tranche l'enseignant, auteur d'une thèse sur le traitement du patrimoine par la télévision (1)."
"[...]."
in Le passé, c'est dans l'ère du temps, par Emilie Gavoille (Télérama n° 3554 du 21 février 2018, p.21).
NOTE TELERAMA :
(1) Télévision et patrimoine, des origines à la fin des annnées 1990.
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"[...] les récits pertinents de spécialistes apportent une réelle consistance au propos et s'opère en cours d'émission une efficace déconstruction (1) des mythes : non seulement ce sacré Charlemagne (2) n'a pas inventé l'école, mais il était analphabète [...]."
La fabuleuse histoire de l'école, magazine présenté sur France 2 par Emmanuel Bern (3) (France, 2019, 135 mn).
NOTES JMS :
(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Déconstruction, http://www.signosemio.com/derrida/deconstruction-et-differance.asp et https://www.cairn.info/revue-les-etudes-philosophiques-2013-2-page-221.htm
(2) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlemagne, http://www.histoire-france.net/moyen/charlemagne et https://www.herodote.net/Charlemagne_742_814-synthese-1891.php
(3) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Stéphane_Bern
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"Pour protester de la fermeture de la 11e classe de l'école élémentaire Jules-Ferry à Crêts-en-Belledonne, en Isère, les parents d'élèves ont inscrit 15 moutons dans l'établissement. Une soixantaine de bêtes ont également rejoint la cour de récréation pour manifester."
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"Beaucoup de rituels et de dispositifs du primaire ont pour but de préparer les gens à l'usine. C'est pour ça que vous avez des sonneries, que vous devez vous lever ou passer d'une classe à une autre alors qu'il n'y a aucune raison particulière de changer de classe. La question qu'il faut se poser, c'est pourquoi ça s' fait encore. C' n'est pas comme si la grande majorité des élèves actuels étaient voués à travailler à l'usine. J'en conclus qu'on nous prépare à une vie qui n'aura pas beaucoup de sens."
DAVID GRAEBER in :
Le Fabuleux monde de l'entreprise ou Quand le travail perd son sens, documentaire de John Webster (Finlande, 2022, 1h18mn).