"Le chirurgien est [...] dans une drôle de position, confronté à deux contraintes contradictoires, une sorte de double bind (1). Quand il tient entre ses mains la vie de son patient, l'erreur lui est interdite. C'est pourquoi le métier est prestigieux, c'est pourquoi n'importe qui n'opère pas n'importe quoi. Mais c'est aussi un métier éminemment artisanal, un "art" qu'on apprend avec les doigts, c'est-à-dire à tâtons, et dont la maîtrise se fonde avant tout sur l'expérience, qui est fille de l'erreur."
"En l'état actuel des choses, suele la première contrainte est reconnue, point. Un chirurgien doit être parfait, il doit l'être presque d'emblée. Le chirurgien sera soumis à une pression terrible, et ce tout au long de sa carrière, car toute erreur de sa part serait non seulement préjudiciable à son patient, mais elle pourrait faire dérailler tout son projet de vie. Le chirurgien est le responsable. [...]."
Pr. Eric Vibert : Droit à l'erreur, devoir de transparence, Editions de l'Observatoire, fév. 2021, chap. 2. De l'erreur et de sa nécessité, pp. 59/60.
NOTE JMS :
(1) Cf. not. : https://fr.wiktionary.org/wiki/double_bind ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Double_contrainte ;
https://www.institut-repere.com/info/la-double-contrainte-par-robert-dilts ; https://journals.openedition.org/traces/5260
et http://laboiteame.unblog.fr/double-contrainte-injonction-paradoxale-ecol...