"Sa mère [...] veut qu'il poursuive ses études, qu'il devienne quelqu'un de bien, c'est-à-dire qu'il ait le certificat (1). Mais elle va être déçue. En 1957, le jour de l'examen, elle le prévient : "Si tu fais plus de cinq fautes à ta dictée, tu le rates". Il a tellement peur qu'il se surveille parfaitement et sait n'avoir pas fait plus d'une faute. Fier et sûr de lui, il sait qu'il a virtuellement le certificat et décide donc de ne pas se rendre, l'après-midi, à la suite de l'examen. Il comprendra après qu'à cause de cette absence le "titre suprême" ne lui sera pas remis, mais il s'en moquera : "J'avais pas le certif, mais je savais que je pouvais l'avoir. J'étais du niveau et cela me suffisait. Si un jour, pour être balayeur ou fleuriste, comme ma mère, on me demandait mon "diplôme", il me serait toujours possible de repasser l'exam et de l'obtenir aussitôt".
Coluche
Cité dans Eric Bhat et Jean-Quentin Gérard : Le programme politique d'un mec nommé Coluche. Sa vie, son oeuvre, S.I.P.E. (Société internationale de presse et d'édition), Paris, 1981, p. 6.
NOTE JMS :
(1) Le certificat d'études primaires élémentaires était un diplôme sanctionnant, en France, la fin des études de l'enseignement primaire élémentaire. Il était également appelé communément le Certificat d'études et familièrement le certif'. Il a été officiellement supprimé en 1969.