"Il y a des gens qui parlent, qui parlent, jusqu'à ce qu'ils aient quelque chose à dire."
Sacha Guitry 1885-1957 (1)
NOTE JMS :
(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sacha_Guitry et https://citations.ouest-france.fr/citations-sacha-guitry-383.html
SOURCE :
Le Monde. 200 pensées à méditer avant d'aller voter, Omnibus/Le Monde, mars 2017, p. 153.
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"BAVE n. f. (1)
réfection du XVe s. (v. 1460) d'après baver, de beve (déb. XIVe s.), continue le latin populaire baba, mot onomatopéique exprimant le babil (2) des petits enfants accompagné de salive, et appartenant lui-même à un radical expressif bab- évoquant le mouvement des lèvres (babiller, babine)."
"¤ [...]. ¤ [...]. Par métaphore et probablement par l'intermédiaire d'expressions comme bave de crapaud, il s'applique péjorativement à des propos médisants (1840)."
"[...]."
"BAVER v. apparaît avec le sens de"laisser couler de la bave" (déb. XIXe s.), mais prend très vite celui de "bavarder" (v. 1450), courant au XVIes., conservé dans les parlers régionaux et repris par l'argot (1754). ¤ Le sens d' "émettre de la bave" a donné [...] par métaphore et reprise de la valeur "parole médisante", celui de "médire, calomnier" (1850). [...]."
"[...]."
"Le sens initial de"babil" a produit BAVARD, ARDE n. (1532) et adj. (1559) (3) pour désigner et qualifier une personne qui parle abondamment. [...]. ¤ [Le mot] a quelques emplois familiers, pour "indiscret" (1577) et "avocat" (1842-1843 en argot).[...]. ¤ BAVARDER v. intr. (1539) signifie "parler abondamment" et s'emploie avec la valeur péjorative de "commettre une indiscrétion" (1690). Il est usuel pour "échanger des propos sans grande importance", alors sans péjoration aucune. ¤ En sont issus BAVARDERIE n. f. (1574), BAVARDISE n. f. (1562), archaïques. ¤ Un autre dérivé, BAVARDAGE n. m. (1746), au double sens de "propos de bavard" et d' "action de bavarder" (1798), est courant. [...]."
Dictionnaire historique de la langue française, sous la direction d'Alain Rey, dictionnaires LE ROBERT, juin 2012.
NOTES JMS :
(1) Cf. not. : https://fr.wiktionary.org/wiki/bave ; https://www.cnrtl.fr/definition/bave
et https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/bave
(2) Cf. not. : https://fr.wiktionary.org/wiki/babil ; https://www.cnrtl.fr/definition/babil
et https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/babil
(3) Cf. not. : https://fr.wiktionary.org/wiki/bavardage ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Bavardage ;
https://www.cnrtl.fr/definition/bavardage et https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/bavardage ;
cf. également, à propos de la question du bavardage chez Martin Heidegger :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Heidegger_et_le_langage et https://b.21-bal.com/pravo/3474/index.html?page=21
ainsi que chez Louis-René des Forêts : https://www.babelio.com/livres/Forets-Le-bavard/4147
et https://books.openedition.org/septentrion/13847?lang=fr
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"JACASSER v. intr. (1) [...]."
"¤ Relevé dès les premiers emplois au sens de "bavarder avec volubilité", sens toujours vivant et péjoratif, il est aussi utilisé au sens de "crier (en parlant de la pie)" depuis 1835."
"¤ Quant à JACASSE n. f., il est soit le déverbal (1808) de jacasser, soit le résultat du croisement d'un mot dialectal, jaque "geai" ou jaquette "pie", avec agace, autre nom de la pie (agacer). On le relève pour la première fois dans Marie Jacasse, appellation péjorative pour une femme ou une fille bavarde (1835), puis dans Mère Jacasse (2) et, dans l'usage argotique, comme désignation métonymique de la femme (1847). Il correspond également à l'action de bavarder (1867) et à une dénomination familière de la pie (1902). ¤ Sur jacasser, on a formé JACASSEMENT n. m. (1845) "bavardage" et (1878) "cri de la pie" et, avec d'autres suffixes, JACASSERIE n. f. (1840), plus rarement JACASSAGE n. m. (1930, Malraux)."
Réf. du dictionnaire : cf. entrée ci-dessus.
NOTES JMS :
(1) Cf. également : https://fr.wiktionary.org/wiki/jacasser ; https://www.cnrtl.fr/definition/jacasser et https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/jacasser
(2) Cf. not. : https://www.cnrtl.fr/definition/mère-jacasse
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"JACTER v. int. (1) [...]."
" ¤ Jusqu'en 1611, le mot a signifié "pousser son cri (en parlant de la pie)". Il a été repris au XVIIIe s. au sens figuré de "parler, bavarder (avec volubilité)", dans la langue populaire de Grenoble (2), puis, au XIXe s dans des argots de bagnards et de prisonniers. Depuis, il est passé dans l'usage familier au sens de "parler, bavarder (avec une idée de volubilité)", mais demeure plus trivial que jacasser (3). Son homonyme se jacter "se vanter" (1520) est un verbe distinct issu du latin jactare, du même groupe que jactance."
"¤ Une certaine confusion entre jacter et son homonyme, tous deux liés à une parole abondante, est à l'origine du dérivé JACTANCE n. f., mot en usage dans la langue populaire pour la parole (1878), le bavardage (1878) s'est confondu avec jactance pour donner une impression d'excès et de prétention. ¤ JACTEUR, EUSE adj. et n. (1881) s'applique à la personne qui jacte, à une propension au bavardage."
Réf. du dictionnaire : cf. entrée ci-dessus.
NOTES JMS :
(1) Cf. également : https://fr.wiktionary.org/wiki/jacter ; https://www.cnrtl.fr/definition/jacter
et https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/jacter
(2) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Grenoble et https://www.grenoble.fr
(3) Voir entrée ci-dessus.
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"Babelle"
"NOM FEMININ"
"Avoir une grande babelle, c'est bavarder tout le temps, c'est "avoir la langue bien pendue". A donné le verbe "babeler" : bavarder, papoter. [...]."
"L'expression : "celle-là c'est une pipelette : elle a une grande babelle et elle en est pas maître."."
"L'origine. Babelle ferait référence à la tour de Babel (1) : dans la Bible, alors que tous les humains parlent la même langue, Dieu brouille les langages pour qu'ils ne se comprennent plus. En néerlandais, bavarder se dit "babellen"." (2).
Yves Smague : Le petit dico DES GENS DU NORD, LA VOIX éditions, novembre 2022, p. 12.
NOTES JMS :
(1) Cf. not. : https://jmsauvage.fr/dictionnaire-des-noms-propres/tour-de-babel
(2) Voir également entrée ci-dessous.
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"Babelutte (babelute, bablute)"
"NOM FEMININ"
"Bonbon au beurre et à la CASSONADE (1). Friandise flamande devenue une spécialité nordiste : "Les Babeluttes de Lille"."
"L'expression : "Ca lui rappelait son enfance à la mer du Nord, où elle se gavait de babeluttes, une spécialité de l'endroit. Léon en avait goûté une un jour et le caramel était resté collé à ses dents pendant des heures." (Nadine Monfils dans Madame Edouard) (1).".
"Deux mots d'histoire. En 1885, à Heist (2) sur la côte belge, Rosalie vend sur le marché une confiserie qu'elle tenait de sa mère, des "babbelaars" (bavards) au beurre, très vite appelés "babelutten". Gros succès. Rosalie devient pour tous "Mère Babelutte" et ouvre une première boutique à l'enseigne de "Moeder Babelutte"." (3).
Yves Smague : idem entrée ci-dessus, p. 12.
NOTES JMS :
(1) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nadine_Monfils et https://www.babelio.com/auteur/Nadine-Monfils/35978 ;
ainsi que : https://www.babelio.com/livres/Monfils-Les-enquetes-du-commissaire-Leon-tome-1-Madame-E/773892
(2) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Heist-op-den-berg et https://www.heist-op-den-berg.be
(3) Voir également entrée ci-dessus.
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"Berloquer"
"VERBE TRANSITIF"
"Balancer, vaciller en chti. Une chaise, un meuble, voire une personne peuvent "berloquer". "Berlique-berloque", peu utilisé aujourd'hui, signifiait "bancal", "en désordre". En rouchi, le patois du Hainaut, "berloquer" signifie "bavarder", "ne plus savoir ce que l'on dit"."
"Le proverbe : "Tout chqui berloque ne qué point" ("Tout ce qui balance ne tombe pas")."
"L'origine. Vient du wallon "barloker" (vaciller, tituber, chanceler)."
Yves Smague : idem entrée ci-dessus, p. 18.
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"Camanette"
"NOM FEMININ"
"Synonyme de commère (1). Autrement dit une bavarde qui parle parfois à tort et à travers, qui colporte la moindre nouvelle, qu'elle soit vraie ou fausse."
"La citation : "Aujourd'hui j'm'in vas vous conter / L'histoire d'eun' camanette / Mi je n'ai eun' à gouverner / Elle me fait tourner biête" ("Aujourd'hui, je vais vous raconter l'histoire d'une camanette. J'en ai une à m'occuper, elle me fait tourner bourrique", chanson de 1870, L'histoire d'eun' camanette)."
Yves Smague : idem entrée ci-dessus, pp. 26/27.
NOTE JMS :
(1) "COMMERAGE n. m., d'abord commeraige (1546) "baptême", a suivi l'évolution de commère : lorsqu'il reparaît au XVIIIe s. (1761, Diderot), il désigne un bavardage futile, malveillant.", Dictionnaire historique de la langue française, sous la direction d'Alain Rey, Dictionnaires LE ROBERT, juin 2012.
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"Dijeu (dijeux)"
"NOM MASCULIN"
"Bavard en chti. Surtout utilisé dans l'expression "Grand dijeux, p'tit faijeux !" ("Grand bavard, petit faiseur", autrement dit : il parle beaucoup mais ne fait pas grand chose)."
"L'expression : "Grand parleu, grand dijeu, grand minteu !" (Beau parleur, grand bavard, grand menteur !)."
Yves Smague : idem entrée ci-dessus, p. 46.