athéisme

"[...]. Les athées aiment le despotisme."

Jean-Joseph Mounier (1758-1806) : De l'influence attribuée aux philosophes, aux francs-maçons et aux illuminés sur la révolution de France, 1801.

SOURCE : Dictionnaire de la bêtise, suivi du Livre des bizarres, nouvelle éd., Robert Laffont, col. Bouquins, 2014, p. 47.

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Dans le bulletin paroissial de Saint-Etienne de Saint-Brieuc (Bretagne) : La Voix de la cathédrale du 20 avril 1952, on peut lire :

"Du point de vue philosophique et scientifique le plus rigoureux, l'homme laïque, l'homme des marxistes, des francs-maçons, de tous ces tarés et non-évolués de la libre-pensée, est [...] un être [...] qui reste incapable d'accéder à l'existence supérieure d'une personnalité à l'image de Dieu, un être qui, au total, demeure le simple représentant d'une espèce animale un peu supérieure à celle d'un canard."

SOURCE : ibid. ci-dessus.

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"Il est fâcheux que l'idée philosophique ne pénètre pas dans les masses. Elles ne deviendront sérieusement révolutionnaires que par l'athéisme. Jusque-là il n'y aura que de la crème fouettée. On ne peut pas espérer que le peuple raisonne l'athéisme comme un penseur. Il n'a pas l'instruction suffisante. Mais s'il l'acceptait d'instinct sur une donnée brève et générale, il serait armé en guerre et irait, dès lors, au fond des choses. Sans cette base, il ne peut pas comprendre une révolution sociale, un remaniement complet de la société. Il ne se doute pas que l'idée de Dieu est le fondement essentiel de celle qui pèse sur lui. La haine des aristocrates contre l'athéisme, leur cramponnement aux idées religieuses, devraient le mettre sur la voie. Mais il n'y fait pas attention."

(Lettre du 18 avril 1866 : A tous.)

(Bibl. Nat. Mss fr. N.A. 9590.)

Auguste Blanqui : Ni Dieu ni Maître, Aden, col. "opium du peuple", Bruxelles, 2009, p. 47.

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"ATHEISME (du grec a - priv., et theos - dieu). Négation de la religion, de la croyance aux miracles, à la vie d'outre-tombe, etc. Les philosophes matérialistes grecs, Démocrite, Epicure, plus tard Lucrèce et autres, niaient le surnaturel et enseignaient qu'il n'y a dans le monde qu'une matière éternelle composée d'atomes. Au XVIe et XVIIe siècle, à l'époque où la bourgeoisie était aux prises avec le féodalisme, les découvertes scientifiques de Copernic, de Giordano Bruno, de Galilée et d'autres ont porté un coup écrasant aux représentations religieuses, absurdes, du monde et de sa structure (1). Spinoza au XVIIe siècle et les grands matérialistes russes du XVIIIe siècle, Lomonossov et Radichtchev, ont porté un coup non moins sensible au dogmatisme  religieux et à la théologie scolastique. A la veille de la Révolution de 1789 en France, la lutte contre la conception religieuse a été particulièrement intense. Diderot, Helvétius, Holbach, La Mettrie et les autres philosophes matérialistes du XVIIIe siècle ont mis à nu le clergé qui profitait de l'ignorance des masses pour les exploiter. La littérature athéiste, créée par les matérialistes français du XVIIIe siècle, n'a rien perdu de son actualité pour la lutte anti-religieuse, a dit Lénine. Mais l'athéisme antérieur à Marx avait de graves insuffisances. Il ne voyait dans la religion qu'une supercherie entretenue par le clergé et estimait que l'expansion de l'instruction suffirait à éliminer les croyances religieuses. Les révolutionnaires démocrates russes : Biélinski, Herzen, Ogarev, Tchernychevski, Dobrolioubov, Pissarev, étaient des athées militants.  En élaborant et en propageant la conception matérialiste du monde, ils ont grandement contribué à la lutte antireligieuse. Sétchénov, Timiriazev et bien d'autres savvants russes ont constamment combattu la religion d'un point de vue rigoureusement scientifique. Mais seuls Marx et Engels, fondateurs du communisme scientifique, ont étendu le matérialisme aux phénomènes sociaux et dévoilé les racines véritables de la religion, ses racines matérielles, sa liaison avec la domination des classes exploiteuses."

"Le marxisme démontre que la religion est un instrument de l'asservissement spirituel des travailleurs. L'athéisme bourgeois contemplatif juge possible d'en finir avec la religion dans le cadre du régime capitaliste en propageant les connaissances scientifiques. Le marxisme-léninisme estime qu'on ne peut surmonter la religion que par l'anéantissement du régime d'exploitation et par l'édification de la société communiste. Déjà sous le capitalisme, au cours de la lutte révolutionnaire, à mesure que progresse la conscience politique des travailleurs, les prolétaires d'avant-garde rompent avec les préjugés religieux. Mais c'est au cours de l'édification communiste que les croyances religieuses peuvent être définitivement vaincues. Le Parti communiste de l'Union Soviétique n'a jamais cessé de propager méthodiquement l'athéisme parmi les larges masses des travailleurs. La Constitution de l'U.R.S.S. (article 124) (2) assure aux citoyens soviétiques l'entière liberté de conscience, la liberté de pratiquer les cultes religieux, aussi bien que la liberté de la propagande antireligieuse. La grande masse des travailleurs de l'U.R.S.S. à pour toujours rompu avec la religion et les organisations religieuses, cependant une partie de la population est encore sous l'emprise de la religion. La propagande du matérialisme, seule conception scientifique du monde, et l'explication patiente du caractère nocif de la religion, est une des tâches les plus importantes du travail éducatif parmi les masses. La lutte contre les préjugés religieux fait partie intégrante de l'éducation communiste des travailleurs."

Petit dictionnaire philosophique, sous la direction de M. Rosentahl et P. Ioudine, Editions en langues étrangères, Moscou, 1955.

NOTES :

(1) Et ceci est tellement vrai que Galilée n'a été réhabilité par l'Eglise qu'en 1992 ! (source de l'info : Petit Larousse illustré 2014, Larousse, 2013). En même temps, rien de surprenant, puisque la référence fondamentale de l'Eglise en matière de théologie est (toujours) Saint Thomas d'Aquin, un philosophe du XIIIe siècle qui appuie sa pensée sur une conception ptoléméenne, donc géocentrique, du monde ! (JMS).

(2) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Constitution_soviétique