anecdote

ANECDOTE n. f. est emprunté, par le latin Anecdotes, au titre grec d'un ouvrage de Procope, Anekdota, c'est-à-dire "choses inédites" (1). Le mot est la substantivation de l'adjectif grec anekdotos, de an- ( a- privatif) et de ekdotos, adjectif verbal de ekdidonai "produire au-dehors, publier". [...].

Le mot est passé en français comme adjectif (av. 1650) et comme nom, d'abord dans un titre (Anecdotes de Florence, 1685) (2) ; il s'est diffusé au XVIIIe siècle en histoire (1718), puis dans l'usage courant [...].

SOURCE : LE ROBERT. Dictionnaire historique de la langue française (sous la direction d'Alain Rey), Dictionnaires LE ROBERT, Paris, 1992. 

NOTES JMS :

(1) PROCOPE, Césarée, Palestine, fin du Ve s. - Constantinople, v. 562, historien byzantin. Il fut le principal historien de l'époque de Justinien, dont il relate les conquêtes dans le Livre des guerres. Ses Anecdota ou Histoire secrète sont un libelle où il ne ménage ni l'empereur ni surtout l'impératrice Théodora.

SOURCE. Petit Larousse illustré 2014, Larousse, 2013.

Dans la petite monographie qu'il a consacré à Procope de Césarée (Le Nouveau dictionnaire de tous les temps et de tous les pays, Laffont-Bompiani, 1994), Bruno Lavagnini écrit ceci :

"[...]. Il est possible [...] que Procope ait été amèrement déçu de ne pas voir reconnue et récompensée en fonction de sa valeur l'oeuvre d'historien par laquelle il léguait à la postérité les faits glorieux du règne de Justinien. Il se peut [aussi] que d'autres raisons personnelles se sont jointes au goût de la vérité, au probe désir de la proclamer à haute voix pour l'inciter à écrire le singulier petit ouvrage qui est, par son âpreté et son réalisme, comme le revers de la médaille après l'enthousiasme et l'adulation. C'est pour épancher sa rancoeur se plut, dans ses dernières années, alors qu'il s'était retiré à Césarée, à recueillir tous les bruits malveillants qui couraient sur le compte du souverain et de l'impératrice, sur la cupidité des fonctionnaires avides et corrompus, sur la cruauté des persécutions religieuses, les dépenses somptuaires et la terrible pression fiscale qui avait épuisé les ressources de l'empire. C'est à cet état d'âme qu'est dû l'étrange opuscule intitulé Histoire secrète. Procope ne publia pas ces pages dans lesquelles il épanchait sa mauvaise humeur : elles devaient lui survivre pour informer la postérité de ce qui avait été l'envers du décor de ce règne apparemment si glorieux."

(2) Il s'agit du livre Les Anecdotes de Florence ou l'histoire secrète de la Maison de Médicis, par le Sieur de Varillas (1624-1696), historiographe du roi. Les premiers livres de cet ouvrage ayant déplu au ministre, cet ouvrage resta inachevé ; Il parut toutefois, sans l'aveu de son auteur, à La Haye, "chez Adrian Moetjens, marchand libraire prés la Cour, la Libraire Françoise".

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"Je n'aime dans l'Histoire que les anecdotes." (1)

Prosper Mérimée (2)

NOTES JMS :

(1) Cf. not. : https://www.dicocitations.com/citations/citation-13847.php

(2) Cf. not. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Prosper_Mérimée ; https://www.babelio.com/auteur/Prosper-Merimee/2084 ; https://www.espacefrancais.com/prosper-merimee ; https://www.academie-francaise.fr/les-immortels/prosper-merimee et http://www.archeologiesenchantier.ens.fr/spip.php?article91

SOURCE :

Cité en exergue d'un chapitre du livre d'Alphonse Boudard : Le café du pauvre, Editions de la Table Ronde, 1983, p. 223.